Le Livre de Rose
EAN13
9791025205945
Éditeur
Les Pérégrines
Date de publication
Collection
LES AUDACIEUSES
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Le Livre de Rose

Les Pérégrines

Les Audacieuses

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Novembre 1940 : Rose Valland, tout juste quarante-deux ans, entre dans
l’Histoire. Attachée de conservation au musée du Jeu de Paume, elle s’en voit
remettre les clés par le conservateur mobilisé. Dès lors, la direction des
Musées de France lui confie une mission : noter secrètement la provenance et
la destination de toutes les œuvres d’art qui, spoliées par les nazis,
transitent par le petit musée de la place de la Concorde au bénéfice du Führer
et du numéro deux du parti du Reich, Hermann Goering. Au péril de sa vie, Rose
Valland tient ainsi le compte de milliers d’œuvres, puis joue un rôle crucial
dans leur récupération après la guerre. Cette résistante de l’intérieur est
aussi une figure du dépassement des déterminismes : de genre puisqu’elle est
femme dans un monde d’hommes, de classe puisqu’elle est issue d’un milieu
modeste, fort éloigné de l’intelligentsia parisienne et de ses codes, et même
de mœurs puisqu’elle a assumé son homosexualité à une époque où le sujet
demeurait tabou. Décembre 2022 : une réalisatrice découvre ce personnage
fascinant à travers une lecture conseillée par sa mère. Sans bien déceler ce
qui la fascine véritablement chez cette femme, elle décide alors de faire un
film autour de la figure de Rose Valland et, sous la forme d’un journal
d’enquête, retrace peu à peu son parcours. Elle y mêle bientôt ses réflexions
intimes, ses peurs, ses doutes et ses incertitudes, en particulier sur la
question de la transmission – aussi bien en tant que femme qu’en tant
qu’artiste –, en un jeu de miroirs qui la confronte à ses propres
contradictions. Ces deux figures de femmes se veulent deux images, à la fois
contrastées et intimement reliées, de la difficulté d’exister dans
l’affirmation de son désir. Quelques mots supplémentaires sur la vie de Rose
Valland : Née en 1898 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs (Isère) dans un milieu
modeste, elle suit des études grâce à des bourses demandées par sa mère,
d’abord à l’École normale d’institutrices de Grenoble, puis aux Beaux-Arts de
Lyon et de Paris, où elle étudiera aussi à l’École du Louvre. Elle commence à
travailler au musée des peintures et sculptures étrangères du Jeu de Paume en
1932 et y restera pendant toute la guerre. Le musée sert alors aux Allemands
de centre de dépôt des œuvres, avant leur transit vers l’Allemagne, l’Autriche
ou l’Europe de l’Est. L’observation précise et discrète de Rose Valland
pendant plus de quatre ans lui permet de garder la trace des déplacements des
œuvres et d’informer les résistants des trains qui les transportent afin
qu’ils les épargnent. En novembre 1944, elle est nommée secrétaire de la
Commission de récupération artistique. Elle devient après la guerre « officier
Beaux-Arts » et est nommée au grade de capitaine. Tout en participant à la
récupération de plus de 40 000 œuvres d’art, elle est espionne en zone
soviétique. En 1952, elle devient conservatrice des Musées nationaux et cheffe
du Service de protection des œuvres d’art, un service créé en cas de troisième
conflit mondial. Elle publie en 1967 Le Front de l’art (réédité en 1997 et
2014), où elle raconte son action sous l’Occupation. Elle meurt de vieillesse
à Ris-Orangis (Essonne) en 1980. Son action lui a valu de nombreuses
décorations : elle a été faite officière de la Légion d'honneur, commandeure
des Arts et des Lettres, et a obtenu la médaille de la Résistance française.
Les États-Unis lui ont remis la médaille de la Liberté, et elle a été faite
officière de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne. Née en
1980, Emmanuelle Favier est romancière, poétesse, nouvelliste et dramaturge.
Son premier roman, Le Courage qu’il faut aux rivières (Albin Michel, 2017), a
reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Révélation de la SGDL et le Coup
de cœur des lycéens de la Fondation Prince Pierre de Monaco 2018. Son deuxième
roman, Virginia (2019), est un récit poétique autour de la figure de Virginia
Woolf, tandis que le troisième, La Part des cendres (2022), est consacré aux
spoliations pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses romans sont traduits en
plusieurs langues. Elle a publié des recueils de poèmes ou de nouvelles,
notamment chez Rhubarbe, et nombre de ses textes font l’objet de parutions
dans des revues ou des anthologies. Autrice de trois pièces de théâtre, elle a
un temps pratiqué comme comédienne et metteuse en scène, et sa deuxième pièce,
Laissons les cicatrices, a été récompensée par le prix de la Manufacture des
Abbesses en 2013. Sa traduction de La Mégère apprivoisée, de Shakespeare,
paraîtra à la rentrée 2023 aux Belles Lettres. Emmanuelle Favier mène
également une activité de critique en contribuant régulièrement à Mediapart
pour des articles autour du spectacle vivant et des beaux-arts, ou encore à la
revue Alternatives théâtrales. Elle a longtemps interprété ses poèmes en
compagnie du guitariste Fabien Montès dans le cadre du duo Proses électriques.
Enfin, elle anime régulièrement des ateliers d’écriture, un peu partout en
France et à l’étranger. Elle habite dans le 4e arrondissement de Paris, mais
elle a vécu au Québec et a des liens avec la Bretagne, en particulier Saint-
Brieuc dont elle parle dans son précédent roman et où elle est très active sur
le plan littéraire (elle est notamment présidente du jury des prix du festival
Lire à Saint-Brieuc), mais aussi le Finistère nord, à Morlaix et à Roscoff.
Pour l’anecdote, la mère de la narratrice du Livre de Rose vit à Lilia, au
nord de Brest.
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