La société autophage, Capitalisme, démesure et autodestruction
EAN13
9782348057823
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
Poche / Sciences humaines et sociales
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La société autophage

Capitalisme, démesure et autodestruction

La Découverte

Poche / Sciences humaines et sociales

Indisponible

Autre version disponible

Le mythe grec d'Érysichthon nous parle d'un roi qui s'autodévora parce que
rien ne pouvait assouvir sa faim – punition divine pour un outrage fait à la
nature. Cette anticipation d'une société vouée à une dynamique
autodestructrice constitue le point de départ de La Société autophage. Anselm
Jappe y poursuit l'enquête commencée dans ses livres précédents, où il
montrait – en relisant les théories de Karl Marx au prisme de la " critique de
la valeur " – que la société moderne est entièrement fondée sur le travail
abstrait et l'argent, la marchandise et la valeur.
Mais comment les individus vivent-ils la société marchande ? Quel type de
subjectivité le capitalisme produit-il ? Pour le comprendre, il faut rouvrir
le dialogue avec la tradition psychanalytique, de Freud à Erich Fromm ou
Christopher Lasch. Et renoncer à l'idée, forgée par la Raison moderne, que le
" sujet " est un individu libre et autonome. En réalité, ce dernier est le
fruit de l'intériorisation des contraintes créées par le capitalisme, et
aujourd'hui le réceptacle d'une combinaison létale entre narcissisme et
fétichisme de la marchandise.
Le sujet fétichiste-narcissique ne tolère plus aucune frustration et conçoit
le monde comme un moyen sans fin voué à l'illimitation et la démesure. Cette
perte de sens et cette négation des limites débouchent sur ce qu'Anselm Jappe
appelle la " pulsion de mort du capitalisme " : un déchaînement de violences
extrêmes, de tueries de masse et de meurtres " gratuits " qui précipite le
monde des hommes vers sa chute.
Dans ce contexte, les tenants de l'émancipation sociale doivent urgemment
dépasser la simple indignation contre les tares du présent – qui est souvent
le masque d'une nostalgie pour des stades antérieurs du capitalisme – et
prendre acte d'une véritable " mutation anthropologique " ayant tous les
atours d'une dynamique régressive.
S'identifier pour envoyer des commentaires.