- EAN13
- 9782271091079
- Éditeur
- CNRS Éditions via OpenEdition
- Date de publication
- 20/06/2016
- Collection
- Histoire pour aujourd'hui
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Paris a besoin d’eau
Projet, dispute et délibération technique dans la France napoléonienne
Frédéric Graber
CNRS Éditions via OpenEdition
Histoire pour aujourd'hui
À la fin du xviiie siècle, Paris a besoin d’eau. Napoléon s’empare du dossier.
En mai 1802, il décide de créer un canal reliant la rivière Ourcq à Paris. Un
chantier gigantesque est né. Il ne s’achèvera que vingt ans plus tard, non
sans avoir provoqué l’une des controverses techniques les plus
impressionnantes de son temps. Sont en jeu la qualité et la quantité d’eau
nécessaires, le tracé du canal, la possibilité d’un usage mixte, à la fois
adduction d’eau potable et canal de navigation. Toutes ces questions
requièrent le développement de savoirs nouveaux, mais qui se révèlent
insuffisants pour régler les désaccords. L’expertise des ingénieurs d’État en
charge du projet, leurs modes de délibération et de décision se heurtent aux
prérogatives du pouvoir politique, même dans les décisions techniques. Les
Travaux Publics qui concernent l’eau sont restés des objets politiques de la
plus haute importance. En suivant les nombreux rebondissements et facettes de
cette dispute, cette histoire singulière donne à voir une part manquante de
l’imaginaire du projet contemporain : sa dimension délibérative. Si les
projets modèlent les actions et changent le monde, avant de les mettre en
œuvre, il s’agit de se mettre d’accord sur ce qui doit être construit et
comment. Une affaire de civilité et de procédures avant même de devenir un
enjeu démocratique.
En mai 1802, il décide de créer un canal reliant la rivière Ourcq à Paris. Un
chantier gigantesque est né. Il ne s’achèvera que vingt ans plus tard, non
sans avoir provoqué l’une des controverses techniques les plus
impressionnantes de son temps. Sont en jeu la qualité et la quantité d’eau
nécessaires, le tracé du canal, la possibilité d’un usage mixte, à la fois
adduction d’eau potable et canal de navigation. Toutes ces questions
requièrent le développement de savoirs nouveaux, mais qui se révèlent
insuffisants pour régler les désaccords. L’expertise des ingénieurs d’État en
charge du projet, leurs modes de délibération et de décision se heurtent aux
prérogatives du pouvoir politique, même dans les décisions techniques. Les
Travaux Publics qui concernent l’eau sont restés des objets politiques de la
plus haute importance. En suivant les nombreux rebondissements et facettes de
cette dispute, cette histoire singulière donne à voir une part manquante de
l’imaginaire du projet contemporain : sa dimension délibérative. Si les
projets modèlent les actions et changent le monde, avant de les mettre en
œuvre, il s’agit de se mettre d’accord sur ce qui doit être construit et
comment. Une affaire de civilité et de procédures avant même de devenir un
enjeu démocratique.
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