Faire une virée à deux
« Ma chérie, tu peux me faire confiance. » Et c’est là que les ennuis commencent ! Un couple part faire du tourisme en Sicile. Tout est programmé jour par jour, avec force plans et guides touristiques, et ça déraille sévèrement. Un choc la nuit contre la voiture de location, puis un mauvais choix en appelant un autre, les affaires s’enveniment et les protagonistes s’enferrent dans une mauvaise foi ahurissante. Immorale de bout en bout, et donc assez jouissive, cette histoire tient habilement en haleine et se termine sur un basculement de point de vue salutaire. À lire cul sec !
All you need is love
L’amour, l’érotisme et la beauté deviennent les obsessions de Salvador, 58 ans, lorsqu’il rencontre Montserrat, 45 ans, renommée Altisidore, telle la dulcinée de Don Quichotte. Tout de cette relation de haute intensité se joue dans le huis-clos d’un chalet de la campagne madrilène, en plein confinement. En quelques mois se succèdent passion dévorante, désir fulgurant, peur de l’ennui d’une vie à deux et aspirations irréconciliables. Le ton est souvent grandiloquent, parfois très prosaïque, avec ce questionnement lancinant sur « l’amour à l’âge mûr », entrecoupé de réflexions sur le narcissisme des gouvernants et la lutte contre les forces de l’Obscurité.
« Crier, hurler, vivre et aimer. »
Une pépite de lecture qui emmène sur les traces d’une cordée d’alpinistes, sortes d’épiciers-dépanneurs de l’extrême, à l’assaut des hautes cimes et d’une mystérieuse montagne à la verticalité infinie. Pour réussir son ascension, la seule méthode est la déprise de soi, l’acceptation de nos propres obstacles intérieurs. Le récit, à la progression de moins en moins linéaire, s’autorise des bifurcations transcendantales et l’expérience est proprement géniale.
Giardino zoologico
« Le 5 janvier 1911 on inaugura le Jardin zoologique de Rome. » De Mussolini et sa lionne Italia aux millions d’animaux ramenés des colonies africaines, des sourires des actrices de Cinecittà jusqu’aux vagues de privatisations, une certaine histoire de l’Italie, traitée sur un mode presque burlesque, se donne à voir à travers le devenir de ce zoo. À chaque époque, ce sont les animaux qui en pâtissent et cela dit beaucoup de l’homme. Car si on s’amuse beaucoup, le vertige sait aussi nous saisir face à Oscar, le dernier tamandin/tamanoir, et sa solitude existentielle épiée par des milliers d’yeux avides.
Vivre vite
L’auteur dresse le portrait brillant d’un trio de jeunes adultes, débordés par l’angoisse de finir comme leurs pères. Beaucoup d’ingrédients composent ce récit un peu implacable, mais joliment incarné : déclin économique d’une région, amours naissantes, milieux sociaux, amitiés contre vents et marées, conduites à risque… En filigrane tout au long du livre : l’envie d’exister pleinement, avec les moyens du bord.